Abby à des airs de poupée de cire, des traits fin, un visage harmonieux et un corps de rêve. ✿ Généralement les personnes qui la côtoient sans vraiment chercher à la connaître disent qu'elle est froide et forte. ✿ Mais, ils ajoutent également qu'elle est douce et calme. ✿ Ce qui n'est pas totalement faux. Abby est une personne très douce qui a horreur de la violence pourtant sous sa carapace de fille calme et civilisé se cache une lionne qui cherche qu'une chose : acquérir sa liberté. ✿ Elle rêve de partir loin de cet endroit, loin de Burnmouth et de ses alentours. Seulement, jamais au grand jamais elle ne laisse cette partie d'elle s'exprimer sauf parfois auprès de son meilleur ami Cody. ✿ Lui seule connaît la véritable Abby, celle qui doute d'elle. ✿ La Abby qui a peur de beaucoup de choses mais en particulier de la mort. Avouons que pour une donneuse avoir peur de la mort est un comble qui en serait presque risible. ✿ Malgré cette peur qui la dévore un peu plus chaque jour Abby a décidé de passer ses journées auprès d'elle. Elle est devenue accompagne. Elle en a laissé des morts derrière elle, signée des tonnes de papiers diverses et variés, mais qui disaient tous la même chose. L'unique raison qui la poussait à se torturer ainsi est le sursis que lui accordait cette fonction.

« C'est d'accord j'accepte de vous donner les organes de ma Mila. » Voilà comment la vie d'Abby a pu être possible. Elle est née grâce au même procédé qu'un grand nombre de personne comme elle Abby a vécu en connaissance de son avenir funeste. Elle sait qu'elle doit mourir pour donner vie à d'autre personne de la même manière que celle de la fille dont elle est en possession de ses organes. Seulement voilà, Abby ne veut pas mourir, elle rêve de vivre une vie normale.

« Qu'est-ce que tu fais Abby ? » La petite fille âgée de dix ans, se retourna vers sa mère le regard rêveur et triste. « Je regarde la forêt. .... » La brunette se retourna une nouvelle fois tandis que sa mère s'approchait fébrilement d'elle. Elle était toujours affaiblie par son dernier don, elle avait survécu à sa troisième donation. Caressant les cheveux de sa fille avec tendresse, la trentenaire regarda dans la même direction que sa fille. « Qu'est-ce que tu trouves d'aussi attirant dans cette forêt ? » « Elle est belle, à l'école on m'a encore dit qu'il ne fallait pas aller dans la forêt. Ils disent qu'elle est dangereuse, mais j'aimerais aller là-bas découvrir ce qui se cache derrière ces arbres ... » « Tu n'as pas le droit, les seules qui ont essayé son mort ! Abby je t'interdis de rêver à ça ! Viens manger c'est l'heure et n'oublie pas que tu repars ce soir pour Heilsham ... »

Sa mère fit son dernier don deux ans après et comme prévu elle mourut sur la table d'opération. Cette perte affecta beaucoup Abby, elle savait qu'elle ne voulait pas mourir, elle désirait vivre encore plus qu'avant. À l'école elle n'avait pas beaucoup d'amis pour ne pas dire aucun. La belle brune préférait largement s'enfermer dans des livres, eux aux moins lui permettaient de s'évader quelques heures du funeste destin qu'était le sien. Seul son meilleur ami la comprenait, Cody et Abby étaient toujours fourrées ensemble si bien que souvent les personnes qui les croisaient les prenaient pour un couple, mais il n'en était rien. Leur relation à beau être très fusionnelles ils n'ont jamais songé à passer le cap de l'amitié. Jusqu'au jour où Abby fit une nouvelle crise d'angoisse, le moment de faire son premier don approchait et Abby était pétrifiée à l'idée de mourir ou pire encore que Cody meurt la laissant ainsi seule au monde. Ils venaient tout deux d'avoir dix-huit ans, il était tant pour les deux amis de quitter Heilsham. Ils aménagèrent ensemble dans un des cottages proposés par leurs anciennes écoles. Cody passait la plupart de son temps libre à rassurer Abby, à se montrer fort. Il savait que l'attitude de froide de son amie n'était qu'une carapace sous laquelle se cacher la véritable Abby. Deux ans passèrent et Abby décida de devenir Accompagnante, pour lui faire gagner plus de temps avant son premier don. Seulement, Codyne la suivi pas. Tandis qu'elle avait enfin réussit à sauver sa peau pour quelques années supplémentaires Abby s'inquiétait désormais de la durée de vie de son meilleur ami.
Elle avait été nommée pour être l'accompagnatrice de Cody pour son premier don. Cette tâche qui aurait été banale pour n'importe quel accompagnant faisait paniquer Abby. La peur de perdre son ami la paralysée, elle était incapable d'accepter la situation, seulement comme à son habitude elle ne montrait rien de tout ce qu'elle ressentait. Ses collègues étaient persuadés qu'elle acceptait la situation, seule Cody s'apercevait de sa réticence et comme toujours il tentait par tous les moyens de la rassurer. Il se montrait fort pour elle. Seulement ça ne suffisait pas à Abby, elle était bornée et c'est pour cela qu'elle chercha par tous les moyens la faille qui sauverait son ami.

Une tornade brune fit son apparition dans le salon. Sur le canapé se trouvait Cody qui lisait paisiblement en position allongée. Ce dernier déposa son livre sur son torse tandis qu'Abby reprenait avec difficulté sa respiration. Voyant que son amie allait avoir besoin de toute son attention il se releva en position assise en gardant le doigt à l'endroit où il avait stoppé sa lecture. Il regardait sa meilleure amie avec patience et amour alors qu'il allait lui demander ce qui l'avait mis dans un tel état, Abby se lança d'une voix pressante et euphorique qui ne lui était pas habituelle : « J'ai trouvé Cody ! Il y a une rumeur qui dit que si deux personnes sont profondément amoureuse les dirigeants leurs laisse quelques années de plus avant de les contraindre à donner un organe ! Tu t'imagines Cody ce serait magnifique de parvenir à rester entier durant encore quelques années. » « Attends rembobine. Tu veux que je tombe amoureux sur commande ? ». L'incompréhension de son amie exaspérait Abby. Tout en levant les épaules une mine dégoûtée par ce qu'avait compris Cody, elle s'avança vers lui tout en s'asseyant sur ses genoux comme elle avait coutume de faire dans les moments graves, elle s'expliqua plus calmement que précédemment : « Bien sûre que non andouille, je te demande de tromper les dirigeants du programme. On pourrait faire semblant d'être un couple fou amoureux l'un de l'autre. Quand on y réfléchis ce n'est pas une idée totalement folle toutes les personnes que l'on croise pensent qu'il y a plus que de l'amitié entre nous autant leur donner raison on s'en fiche si c'est faux. Alors qu'est-ce que tu en penses ? » Cody aurait aimé voir le visage d'Abby. Il se demandait si elle était vraiment sérieuse ou si c'était juste une autre de ses crises de panique. Tout en posant ses mains sur les cuisses de sa meilleure amie il soupira et répondit d'un ton moqueur avec un léger sourire aux lèvres : « Je pense que tu es devenue folle. » Blessé dans son orgueil Abby frappa son meilleur ami en se relevant brusquement un air grave sur le visage. En temps normale Abby me montrait jamais ses sentiments. Pourtant, son regard semblait aussi paniqué que celui d'une biche en fuite pour sauver sa peau. Ses sourcils étaient froncés par l'inquiétude et sa bouche pincée par la tristesse. Ne sachant quoi faire d'autre Cody se leva, lâcha son livre pour saisir la main d'Abby en demandant d'une voix douce : « Abby, de quoi as-tu peur réellement ? » Face à cette interrogation Abby, baissa les yeux. Elle ne pouvait avouer sa peur. Elle ne devait pas se montrer faible. Elle devait correspondre au portrait qu'avaient établie ses anciens camarades de classe : être froide et forte. L'espace d'un instant Cody s'aperçu qu'il avait été trop direct avec Abby. Elle ne lui dirait rien, ou du moins pas en étant paralysé par sa fierté. Agissant mécaniquement il caressa le sommet de la main d'Abby avec son pouce tout en plaçant deux doigts sous le menton de son amie en ajoutant : « Abby, regarde-moi. Tu sais que tu peux me faire confiance moi je te jure que quoi que tu me diras je ne rirais pas et je ne le répéterais pas. » La brunette dût contenir ses larmes de tristesse ou de frustration elle ne savait pas encore aidé par la douce pression de Cody sur son menton elle plongea son regard dans le sien y découvrant ainsi tout l'amour et le réconfort de son ami. Sans s'en apercevoir elle venait de baisser totalement sa garde, en un murmure elle répondit à son ami tandis qu'une larme s'échappa de ses yeux pour rouler sur ça joue. « Je ne veux pas que tu meures, je veux seulement que tu restes avec moi. C'est pour ça que j'ai cherché un stratagème pour repousser ton opération... » Touché par la sensibilité de sa meilleure amie, Cody stoppa l'ascension de la larme avec l'aide d'un baiser tout en prenant Abby dans ses bras. Elle était vraiment malade à l'idée qu'il fasse son premier don. Résigné et désireux de revoir Abby sourire il embrassa la chevelure de son amie de toujours. « D'accord je veux bien être ton faux petit ami. »

« Je savais que vous étiez en couple ! Depuis toutes ces années j'étais persuadée que vous finiriez ensemble ! » Un sourire étira les lèvres d'Abby. Elle avait raison tout le monde croyaient qu'entre Cody et elle s'était le grand amour. Son "petit-ami" se tenait à côté d'elle, il souriait de la même manière qu'Abby et répondit à la blonde qui ne cessait de répéter qu'elle devait travailler dans une agence matrimoniale. « Oui Abby et moi ça fait super longtemps qu'on se connaît et maintenant je me rends compte que c'était plus que de l'amitié. Elle est celle dont j'ai toujours rêvé. » Machinalement Abby tourna la tête vers son meilleur ami. Il semblait tellement sincère qu'elle en était elle-même bouleversée. Sans crier garde Cody ponctua la fin de la réplique en embrassant sa meilleure amie, avec tendresse et fougue. Ce fut Abby qui rompit leurs baiser la première, ses joues rougissante suite au rire gêné d'Isÿe. « Vous allez parfaitement bien ensemble. J'ai été heureuse de vous revoir, mais là faut que j'y aille... » Pensivement Abby dit au revoir à la blonde qui se trouvait face à elle. Comment se faisait-il que l'embrasser fût si facile ? Avec lui elle était plus comblée qu'avec n'importe lequel de ses anciens petits amis. Des milliers d'interrogation s'entrechoquaient en elle, comme à son habitude Cody s'aperçu immédiatement que le corps d'Abby était là, mais son esprit était à des milliers de kilomètres d'elle. Le beau jeune homme caressa tendrement la joue de son amie, en affirmant d'une voix moqueuse. « Je t'ai encore perdue c'est ça ? » Le contact de la peau de Cody sur la sienne la fit revenir à elle quasi immédiatement. Machinalement, elle déposa sa main sur celle de Cody en répondant avec un sourire désolé aux lèvres. « Oui désolée, j'étais perdue dans mes pensées. » « J'ai bien vu. Tu veux en parler ? » « Non ça n'en vaut pas la peine... » « Comme tu veux, si t'as besoin de te confier n'hésite pas. J'ai faim si on aller au restaurant. » « T'en fait pas je pensais juste au programme et j’approuve c'est une super idée je meurs de faim !» « Abby arrête de te torturer avec ça, pour une fois que tu n'es pas à l'hôpital laisse moi profiter de ta présence... » « Tu as raison, je penserais au programme demain. Excuse-moi.»